Une nouvelle voie de tourisme : le géotourisme

En 2015, le Gabon souhaite devenir la première destination mondiale pour le tourisme lié à la forêt tropicale africaine, ainsi qu’un modèle pour les parcs nationaux du XXIème siècle.
La réalisation de cet objectif n’est envisageable, que dans une perspective de préservation des ressources naturelles de notre pays, et de leur caractère vierge et intact.
Eh bien, c’est précisément cela, l’éco-tourisme.
Il s’agit de protéger la nature, mais aussi de mettre ses splendeurs à la disposition des visiteurs.
Et si l’on ajoute que ce tourisme-là prend en compte la mise en valeur de l’héritage culturel local et le bien-être des habitants, on arrive directement à la notion de géotourisme.

Mais c’est avant tout un tourisme durable que l’on souhaite voir pratiquer au Gabon.
Le tourisme durable est une forme de tourisme qui permet d’atteindre l’équilibre, dans l’interaction de 3 champs d’activités :

– Une gestion appropriée des ressources naturelles et culturelles, afin d’attirer les touristes,

– L’amélioration de la qualité de la vie, pour les communautés locales,

– Le succès économique, contribuant à son tour à d’autres projets de développement nationaux, tels que des centres de santé ou des écoles.

Le tourisme durable génère des emplois et des revenus substantiels, comme ceux des industries d’extraction du pétrole ou du bois, mais avec la perspective d’assurer des bénéfices économiques et sociaux à long terme au Gabon et à ses citoyens, génération après génération.
Dès aujourd’hui, le Gabon met en œuvre un certain nombre d’actions concrètes, notamment la formation d’écoguides, que vous retrouverez sur le terrain, pour vous permettre de pratiquer un tourisme responsable

Le géotourisme est une forme de tourisme qui vise à maintenir, améliorer ou restaurer les biens naturels et culturels. Pour ce faire il faut établir les règles pour les visiteurs et les guides, et entreprendre un suivi pour s’assurer qu’il n’y a pas d’impacts négatifs imprévus. Les scientifiques jouent un rôle important dans l’élaboration des cahiers de charge, dans le suivi des activités touristiques et de leurs impacts.
Avec l’appui des chercheurs les autorités gabonaises ont développé des règles pour encadrer l’observation des baleines, pour éviter que les bateaux les approchent trop près et les poursuivent; le même genre de règles a été établi pour protéger les tortues pendant la ponte, pour réglementer la pêche sportive en appliquant des règles « no kill » ; et pour minimiser les risques de transmission des maladies entre les touristes et les animaux, surtout les grands singes.
Pour s’assurer qu’il n’y ait pas d’effets néfastes inattendus il faut établir avec les scientifiques des programmes de suivi des sites touristiques. A Langoué les chercheurs de WCS ont mis en place dès 2001, 4 ans avant le lancement des activités touristiques, un programme de suivi des taux de visite du bai par les gorilles et les éléphants – 1200 éléphants ont été identifiés et chaque visite au bai est noté par les chercheurs sur place. Quatre ans après le début des activités touristiques on a la preuve que le taux de visite est stable, ou même peut-être un peu plus important !
Des études de suivi terrain effectué par les chercheurs visent à évaluer si le taux de certaines maladies partagées entre les singes et l’homme comme la grippe, comme on a pu constater dans d’autres pays augmente avec la fréquence des visites.
Les scientifiques peuvent également participer à l’élaboration des normes et standards pour les lodges situés dans et en proximité des parcs.
Par exemple des normes ont été imposées pour les lodges construits en proximité des plages pour préserver la ponte des tortues – En effet, les lumières peuvent déranger les femelles ainsi que les bébés tortues qui utilisent les reflets de la lune sur les vagues pour retrouver l’océan. S’il y a une source de lumière plus fort derrière la plage ils la suivent, risque s’éloigner de la plage et de mourir de déshydratation.

En plus, dans le cas où il existe des activités industrielles en proximité, ou à l’intérieur des parcs, ce qui est très rare, les chercheurs peuvent participer aux études d’impact préalables, et fournir des conseils pour minimiser. Un très bon exemple est la collaboration entre Shell Gabon et Smithsonian Institute en proximité du parc national Loango ; ainsi que les travaux de WWF avec les forestiers qui travaillent dans les zones tampons de Loango, Moukalaba et Minkébé.
La philosophie appliquée au Gabon est de développer un tourisme sain, qui protège et valorise l’environnement et la culture traditionnelle. Pour se faire, on utilise beaucoup les connaissances et la sagesse des scientifiques, modéré parfois par l’Agence Nationale des Parcs Nationaux, dont le rôle est de chercher les meilleurs compromis entre protection et valorisation.